Le bouquet - G.F. Spencer 11/2019
Elle eut cru en sa chance et peut être vécu.
Si ce train de malheur n’avait eu de retard
Avant de perdre sens elle m’aurait connu
Moi l’étranger du cœur qu’elle voulait tant voir.
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Et qui suis-je aujourd’hui si les dés sont jetés ?
Noyant dans son destin ses larmes et les miennes
Et que faire de ma vie si je ne puis humer
Le parfum de ses mains et assouvir ses peines.
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Nous avons tant écrit, peint ce mur de nos mots
Exorcisé l’espoir, pleuré de guerre lasse
Nous avons aussi ri et guéri tous nos maux
Sans jamais laisser voir que c’était une impasse
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Il eut fallu courir, et rattraper les heures
je n’eus même pas vent de sa grande détresse
Pourquoi vouloir partir quand un amour se meurt
Elle disait souvent que presque rien ne blesse
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Je le tiens dans ma paume ce symbole fané
Dont les pétales sombres ne sont plus à la fête
Écrire un autre tome oublier ces années
Et poser sur sa tombe ce bouquet d’oubliettes